Inosperma maculatum Boud. / Inosperma maculé

Détails

Domaine : Eucaryote

Règne : Fungi

Phylum : Basidiomycota

Sous phylum : Agaricomycotina

Classe : Agaricomycetes

Sous classe : Agaricomycetidae

Ordre : Agaricales

Famille : Inocybaceae

Genre : Inosperma

Espèce : Inosperma maculatum Boud.

Section : Rimosae

Sous-section : Rimosinae

Littérature : Boudier, J.L.É. 1885. Description de quelques espèces nouvelles de champignons basidiosporés. Bulletin de la Société Botanique de France. 32:282-283

Auteur : Claude Kaufholtz-Couture

Derniere mise à jour : May 22, 2023

Description

Diagnose originale : Inocybe maculata B. (pl. IX, fig. 2). — Moyen, de 3 à 8 centimètres de hauteur. Chapeau charnu au centre, beaucoup moins vers les bords, campanulé, puis étalé, umboné, crevassé, couvert de fibrilles brunes apprimées, qui le font paraître d'un fauve fuligineux ; revêtu en outre, principalement vers le sommet, de squames pileuses appliquées et blanchâtres. Ces squames sont généralement distribuées en zones concentriques qui descendent plus ou moins vers la marge. Les lames sont presque libres, de couleur fauve un peu olivâtre, et ont environ 5 millimètres de large. Le pédicule est plein, cylindrique, à peine épaissi à la base, légèrement fibrilleux et de la couleur du chapeau, quoique plus pâle, surtout au sommet, qui est furfuracé. Les spores sont brunes, lisses, oblongues et souvent un peu cymbiformes, avec des gouttelettes effacées ou nébuleuses intérieurement : leur longueur est de 0mm,010 à 0mm,013 sur 0mm,005 à 0mm,006 de large. La chair est blanche ou peu colorée et l'odeur peu notable. Cette espèce est bien voisine de l’In. rimosa, mais elle s'en distingue par les spores un peu grandes et surtout par les squames blanches qui recouvrent le chapeau. Je l'ai trouvée en août 1881 dans la forêt de Montmorency. Je l'ai reçue la même année, en septembre, de M. Briard qui l'avait récoltée aux environs de Troyes. Depuis je l'ai récoltée en nombre dans les bois d'Ecouen. Elle se plaît dans les sols argileux, le long des routes et des ornières.

Pileus : 14-51 mm Ø, subcylindrique-campanulé jeune, convexe puis étalé à maturité, mamelonné, fibrilleux, avec marge unie puis fendillée avec l’âge, brun cannelle avec un centre plus foncé, avec présence de fibrilles blanches sur le disque lorsque jeune

Lames : adnées à adnexées, serrées, avec lamelles et lamellules, beige banal, à l'arête lamellaire blanchâtre

Stipe : 30-66 x 5-10 mm Ø, cylindrique, plein, s'élargissant à la base, fibrilleux longitudinalement, blanchâtre au début, jaunâtre crème à l’apex et brun rouille vers le milieu, dont la base est claviforme et blanche, avec de petits rhizomorphe

Velipellis : présent, blanc ; bien évident, laissant des fibrilles blanchâtres sur le disque piléique

Cortine : blanchâtre et fugace

Chair : épaisse, ferme, immuable, blanche

Exhalaison de la chair : chloré à vieille patate, spermatique

Exhalaison des lames : de vieille patate

Saveur : légèrement raphanoïde, spermatique

Syndrome : muscarinien ou sudorien
La toxine responsable est la muscarine

Symptômes : Apparition rapide entre 30 minutes et 6 heures après l'ingestion, mais qui n'entrainent pas la mort.
Sudation très importante, hypersécrétion salivaire, nausées, vomissements, diarrhées

Comestibilité : NON

Sporée : brun légèrement foncé ; en amoncellement

Basides : claviformes, bisporiques, mais généralement tétrasporiques, bouclées à la base, à paroi mince 25-40 x 7,5-11 µm

Basidiospores : leiosporées ovoïdales à elliptiques en vue frontale, elliptiques à ovo-ellipsoïdes à phaséoliformes avec apex obtus, vues de profil, lisses, à paroi mince à légèrement épaissie entre 0,2-0,3 µm, avec petit appendice hilaire, à contenu granulaire et parfois uniguttulé (surtout dans le Bleu crésyl), brun rougeâtre pâle dans l’eau glycérinée 15%, brun rougeâtre ± foncé dans le KOH 2%, pas de réaction dans le melzer, non cyanophiles
(7,4) 9,4-9,8 (10,8) x (4,2) 5,8-6,2 (6,9) µm
Q = (1,5) 1,6-1,8 (2); N = 30
Me = 9,6 x 6 µm; Qe = 1,7
(Piximètre, formule statistique; mesures issues d'une sporée, dans l'eau glycérinée 15%)

Arête lamellaire : stérile, distinctement plus pâles

Cheiloleptocystides : nombreuses, polymorphes, parfois en faisceaux, subutriformes, piriformes, claviformes à largement claviformes, cylindriques, sans cristaux, à paroi mince (25,5) 31,2-44,6 (48,7) × (10,5) 11,1-14,1 (15,4) µm Q = (2,2) 2,4-3,4 (4,2); N = 16 Me = 37,5 × 12,8 µm; Qe = 2,9

Pleuroleptocystides : absentes

Caulocystides médianes : absentes

Caulocystides sommitales : dans les deux cas, elles peuvent être des hyphes de type caulocystidioïdes (donc pas de véritables caulocystides sommitales) ; ou des hyphes émergentes avec des cellules terminales piriformes à cylindriques, en forme de cannes ; avec l'apex en forme de massue ou parfois globuleux ; constituant vraisemblablement de véritables caulocystides sommitales (21,7) 36,9-83,2 (84,9) × (9,1) 9,2-15,2 (15,6) µm

Trame lamellaire : subparallèle

Pileitrame : formé de sphérocystes

Pileipellis : suprapellis de type banal, en cutis, formé d’hyphes apprimées, cylindriques à subcylindriques, parallèles et entrelacées, bouclées, avec cellules terminales subcylindriques, claviformes à fusiformes, paroi cellulaire mince avec granulation de type épipariétal (24,8) 36,6-88,8 (91,3) × 4,5-9 (9,2) µm en moyenne

Boucles : observées dans le stipitipellis

Hyphes : gloéoplères observées dans le stipe ; du sous-hyménium, certaines hyphes ont un contenu granulaire et prennent une couleur jaune verdâtre dans le NH4OH 10% et dans le KOH 2%

Mode de croissance : isolé, solitaire ou grégaire en petit groupe

Biotopes : pousse sur sol sableux, en milieux ouverts, sous divers conifères et feuillus Picea abies

Phénologie : de juillet à septembre

Distribution : occasionnel

Réactions macrochimiques :

  • Réactif d'Ehrlich (Paradiméthylaminobenzaldéhyde ou P.D.A.B.) = 0; lames deviennent rose pourpre faible (présence d’indole)

Articles :

  • Bulletin de la Société Botanique de France, tome trente-deuxième (Deuxième série. - Tome VIIIe) Paris au Bureau de la Société, rue de Grenelle, 84, 1885.
  • Kaufholtz-Couture, Claude. Interactive key of Inocybe - v01 (Mar 2018), Fungiquebec
  • Kropp, Bradley R.; Matheny, P. Brandon, et al. Phylogenetic taxonomy of the Inocybe splendens group and evolution of supersection «Marginatae», Mycologia, 102(3), 2010, pp. 560-573, 14 p.
  • Kuo, Michael,; Matheny, P. Brandon. Contemporary documentation of the rare eastern North American species Inocybe insignis (Inocybaceae, Agaricales), MycoKeys 11:23-31 (2015), 9 p.
  • Lecomte, Marcel. Vous avez dit P.D.A.B. ?, Bulletin de l’Association des Mycologues Francophones de Belgique 2014/07, p. 4, 1 p.
  • Matheny, P. Brandon,; Moreau, Pierre-Arthur. A rare and unusual lignicolous species of Inocybe (Agaricales) from eastern North America, Brittonia, 61(2), 2009, pp. 163-171, 9 p.
  • Matheny, P. Brandon, et al. A common new species of Inocybe in the Pacific Northwest with a diagnostic P.D.A.B. reaction, Mycologia, 105 (2), 2013, pp. 436-446, 11 p.
  • Matheny, P. Brandon. Key to Species of Inocybe from eastern North America, v04 (23-Dec-2017), University of Tennessee
  • Matheny, P. Brandon, et al. Genera of Inocybaceae: New skin for the old ceremony, Mycologia 112(102):1-38, December 2019

Publications :

  • Bon, Marcel, Clé monographique du genre Inocybe, Association d'Écologie et de Mycologie, Lille; Documents Mycologiques, tome 27; Fascicule N° 105, avril 1997; Fascicule N° 108, décembre 1997; Fascicule N° 111, juin 1998
  • Bresadola, Ab. Dr. J.; Alessio, C. L., Iconographia Mycologica, Vol. XXIX, Inocybe, Società Botanica Italiana, 1980, 367 p. et supplément
  • Ferrari, Erminio. Inocybe alpine e subalpine Il genere Inocybe (Fr.) Fr. nel Nord Italia e paesi limotrofi, Fungi non Delineati, pars 34-36, Edizioni Candusso, 2006, 464 p.
  • Grund, D. W.; Stuntz, D. E. Nova Scotian Inocybes, Revue Mycologia, 126 p. vol. 60, 1968, Inocybe 1; vol. 62, 1970, Inocybe 2; vol. 67, 1975, Inocybe 3; vol. 69, 1977, Inocybe 4; vol. 72, 1980, Inocybe 5; vol. 73, 1981, Inocybe 6; vol. 75, 1983, Inocybe 7; vol. 76, 1984, Inocybe 8
  • Heim, Roger. Le genre Inocybe, précédé d'une introduction générale à l'étude des Agarics Ochrosporés; Encyclopédie Mycologique, Paul Lechevalier & Fils, Éd., 1931, 429 p. et 35 planches en couleurs et 220 figures
  • Kuyper, Thomas W. A revision of the genus Inocybe in Europe I. subgenus inosperma and the smooth-spored species of subgenus Inocybe, Rijksherbarium, Leiden 1986, 134 p.
  • Murrill, William Alphonso,; Kauffman, Calvin Henry,; Overholts, Lee Oras, Agaricaceae (Murrill); Inocybe (Kauffman); Pholiota (Overholts), North American Flora, The New York Botanical Garden, vol. 10 part 4, 1924, 54 p.
  • Stangl, Johann. Guida alla determinazione dei funghi Vol. 3° Inocybe, Saturnia, 1e Edizione italiana, 1991, 437 p.

Publications microscopiques :

  • Kaufholtz-Couture, Claude. Traité de microscopie des sporophores; Étude des caractères microscopiques des champignons de la classe des Basidiomycètes, ouvrage collectif sous la direction de, 1e édition, Québec, 2023.
  • Kaufholtz-Couture, Claude. Traité de microscopie des sporophores; Étude des caractères microscopiques des champignons de la classe des Basidiomycètes, Annexe 4, les Inocybaceae, ouvrage collectif sous la direction de, 1e édition, Québec, 2023.

Synonymie :

  • Inocybe fastigiella sensu auct. eur.; fide Checklist of Basidiomycota of Great Britain and Ireland (2005)
  • Inocybe maculata f. fastigiella sensu auct. eur.; fide Checklist of Basidiomycota of Great Britain and Ireland (2005)
  • Inocybe maculata Boud., Bull. Soc. bot. Fr. 32: 283 (1885) f. maculata
  • Inocybe maculata Boud., Bull. Soc. bot. Fr. 32: 283 (1885) subsp. maculata
  • Inocybe maculata f. fulva Bon, Docums Mycol. 21(no. 81): 47 (1991)

Commentaires : De Yves Lamoureux. « Les fibrilles blanches sur le disque sont des restes du velipellis, voile général des inocybes. Il est très peu développé chez certaines espèces, donc apparemment absent. »
De Claude Kaufholtz-Couture. « Il est difficile de juger s’il s’agit de caulocystides sommitales ou non. D'après mon observation, il est fort possible que ce soit des hyphes caulocystidioïdes ; tenant compte de leur origine dans le stipitipellis. »

Collections

Fongarium Date de cueillette Planche micrographique Géolocalisation Élévation Déterminée Confirmée
cKc0115 18 août 2013
cKc0115-0101
46°47'22.4"N 71°14'14.8"O 90 m Claude Kaufholtz-Couture Yves Lamoureux
cKc0115 18 août 2013
cKc-étude-0176
Claude Kaufholtz-Couture
cKc0510 3 juillet 2016
cKc0510-0170
46°47'22.4"N 71°14'14.8"O 90 m Claude Kaufholtz-Couture
cKc0511 3 juillet 2016
46°47'22.4"N 71°14'14.8"O 90 m Claude Kaufholtz-Couture
cKc0626 20 juillet 2017
cKc0626-0209
46°54'28.8"N 71°16'39.7"O 230 m Claude Kaufholtz-Couture
cKc0626 20 juillet 2017
cKc0626-SM0006
46°54'28.8"N 71°16'39.7"O 230 m Claude Kaufholtz-Couture

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Ce site liste l'étude morphologique et micrographique des champignons du Québec par Claude Kaufholtz-Couture.

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